Par Françoise Lalande

Editions LIBRINOVA (10/03/2021)

ISBN : 9791026277064

Ma cote : 7 / 10

Ma chronique

Un petit livre au titre qui accroche ou énerve. Il y a les lecteurs qui aimeront pouvoir être de ceux qui ont accès à des informations que pourtant l’autrice déclare plutôt à ne pas divulguer à tout le monde et ceux qui, plutôt comme moi, sont énervés par ces démarches de gestion médiatique visant à faire le Buzz. Ou l’information est digne de foi et est susceptible de provoquer une évolution positive du système des soins pour le pays et il faut pouvoir le dire à tous. Ou l’information ne puise sa force que dans des stratégies commerciales et des flatteries de l’ego de certains lecteurs auquel cas, il vaut mieux en réserver la publication à une presse professionnelle auprès de ceux qui ont vraiment les cartes en mains.

Il reste que Françoise Lalande est habilitée à parler à propos du fonctionnement du système médical français, elle qui, médecin biologiste, a occupé des fonctions de contrôle à la suite de bien des crises traversées dans le domaine des soins. En tant que haute fonctionnaire de la santé, Françoise Lalande possède des informations qui peuvent pousser les utilisateurs du système à réfléchir sur ce qui se passe dans ce monde toujours troublant lorsqu’on a besoin d’être pris en charge par la médecine française.

Le parti pris par l’autrice est de recomposer dix situations en modifiant les lieux, les personnes et les titres pour que les règles du respect de la vie privée soient respectées tout en dénonçant le fond des situations qui révèlent des manques de moyens, de coordinations, d’équipements et de conscience professionnelle parfois. Le milieu de la médecine, comme tant d’autres, est soumis à bassesses de la vie, aux jalousies, aux négligences professionnelles dans le chef de certains praticiens. Peu nombreux, certes, mais existants tout de même. Au point de ne se focaliser que sur ces déviances ? Non !

Que faut-il alors retenir de ce petit ouvrage qui mélange les genres : témoignages, essais, récit social, presse à scandales et credo, tout de même, pour une profession et un milieu à corriger sans doute mais qu’il faudrait inventer de toute urgence s’il n’existait pas encore.

Il est bon et juste de prendre conscience que nous bénéficions d’un service de santé qui sauve bien des vies. Que ce système soit perfectible, c’est une évidence mais l’erreur serait gravissime de mettre tout le monde dans le même panier et il faut souligner qu’en médecine, comme ailleurs, il y a des veilleurs qui analysent les pratiques et cherchent à les modifier. Le monde médical a, bien sûr, un rôle important à jouer mais le patient aussi. Il doit être vigilant, curieux et demandeurs d’informations mais aussi coopérer solidairement à l’amélioration du système. Monsieur et madame Toutlemonde se doivent d’entretenir leur santé et profiter des collaborations ouvertes par le monde des soins pour s’engager dans des processus de suivi où chacun tient ses responsabilités dans un esprit de collaboration, de transparence quand c’est possible et non dans une recherche étriquée de la faute qu’on pourrait coller sur le dos de l’autre.

Ce bouquin, lu avec ce regard positif sur la situation, mérite sa publication et sa diffusion. Françoise Lalande qui, ici, s’est montrée capable d’une vulgarisation de l’information à partager, sait aussi se montrer parfaitement capable de signer un rapport de commission d’enquête destiné au cénacle des spécialistes comme en témoigne le document repris sous la référence https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_IGAS_2006.pdf et qui, par son sérieux, valide les compétences de cette autrice à prendre la parole à propos du système des soins en France.

En souhaitant à ce livre de pouvoir remplir ce rôle d’éveilleuse des consciences que l’autrice s’est donné.

Ce qu’en dit l’éditeur :

« Au propre et au figuré, à l’hôpital, j’ai souvent emprunté la porte de derrière, celle des corbillards et des poubelles. »

À la lumière de la crise sanitaire, le titre de meilleur système de santé décerné par l’OMS à la France en 2000 n’est plus d’actualité. Quels sont donc ses véritables besoins, ses forces et ses faiblesses ?

Médecin biologiste devenue haute fonctionnaire de la santé, Françoise Lalande a enquêté sur la plupart des catastrophes sanitaires de ces trente dernières années. Tour à tour malade, proche de malade et professionnelle de la santé, elle a été aux premières loges de faits divers médicaux et d’accidents graves. De cette position privilégiée d’observatrice, elle témoigne à travers dix histoires recomposées des dysfonctionnements qui entravent la qualité des soins et dresse un bilan plus général du système de santé français.

6 commentaires sur « Histoires à ne pas raconter à un malade »

  1. Bonjour.
    C’est brave ce que cette écrivaine à fait , il est vraiment difficile de dénoncer ou d’en parler sur des sujets sensibles tel que celui-ci. Cependant la France est parmi les meilleurs pays au monde avec un système sanitaire qualifié et responsable.
    Merci pour votre partage.

    Aimé par 1 personne

    1. Effectivement, Venus Writter, je pense qu’il y a une preuve de courage et de sérieux à mettre le doigt sur ce qui peut être amélioré. Et, à part quelques reproches adressés à des assoiffés de pouvoir (il y en a malheureusement toujours) l’autrice dénonce davantage le système que la compétence des soignants. Je connais assez bien le système belge. On peut lui faire une bonne part des même reproches. On met en place des réformes qui visent l’économie ou la facilité des services administratifs de la santé. Pas l’amélioration des soins et du bien-être des patients et des praticiens des actes médicaux. Dommage!

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  2. Je crois que les soignants français sont en général très compétents et dévoués à leur malades. Ils ne comptent pas leurs heures et sont très courageux. Le problème c’est surtout la politique de la santé et les économies qu’on veut faire dessus. Il est clair qu’on ferme toujours plus d’hôpitaux et qu’on ne forme pas assez de médecins. On s’achemine vers une privatisation de la santé, je pense. C’est désolant.

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  3. Je suis entièrement d’accord avec les commentaires qui précèdent ainsi qu’avec votre critique très juste et constructive. C’est la gestion de comptables qui gèrent l’hôpital public comme une startup qui doit faire des bénéfices.. l’erreur est là. Le personnel en lui-même est très compétent et ils ont mal au cœur de voir cette logique comptable primer sur le soin. Ne pas oublier non plus, que nous avons de la chance en France d’avoir des soins pour la plupart remboursés. Le test anti covid19, la vaccination.. Merci pour votre partage 🙂

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