
Le combat de la mère de Marin
Par Audrey Sauvajon
Edition: Flammarion
ISBN: 9782081452022
Ma cote: 8 / 10
En quelques lignes (Présentation du livre par Frconstant):
En quelques lignes : Le 11 novembre 2016, Marin a été sauvagement agressé après avoir défendu un couple qui s’embrassait sur le parvis de la Part-Dieu à Lyon. . Plongé dans le coma par les coups reçus, il a été, contre toute attente raisonnable, opéré mais est resté lourdement cérébrolésé. Audrey, sa maman, raconte dans ce livre son combat pour sauver son fils, l’aider à vivre et à construire un après ! Habitée par un sentiment d’urgence, elle va s’opposer à bien des médecins, des programmes de rééducation et expérimenter auprès de Marin ses intuitions en matière de gestes à poser pour aider les cérébrolésés. Ce livre est un hommage à la résilience qui peut nous pousser bien au-delà de nous-mêmes. La Fondation « La tête haute, je soutiens Marin » poursuit ce combat exemplaire.
Ma chronique:
J’ouvre ce livre avec envie et appréhension. Sans connaître le cas de Marin qui trouve une exemplarité dans le civisme à l’origine de son massacre par un délinquant mineur, j’ai envie de découvrir de nouvelles pistes, d’en confirmer d’autres et de me projeter dans la lecture-miroir du récit de cette maman.
J’ai eu, dans ce livre, la confirmation de la souffrance qu’est ce handicap invisible, celui que peu de personnes remarquent sous les efforts incommensurables que font les cérébrolésés pour paraître tels que les voudraient les gens qui sont autour d’eux… mais pas assez proches pour les reconnaître tels qu’ils sont.
J’ai aussi très bien saisi le pouvoir de résilience qui alimente le combat quotidien de ces cerveaux lésés et de leur entourage. La capacité de rebondir n’est pas simplement celle de retomber sur ses pieds. C’est davantage la capacité de donner du sens à ce qui paraît insensé, d’ouvrir un avenir à ce qui parait être une fin. A ce titre, le témoignage de la maman de Marin est exemplaire.
J’ai aussi retrouvé dans ce récit certaines attitudes d’une partie du monde médical, postures d’ego surdimensionnés, incapacités de communiquer en langage courant, refus d’entendre qu’une idée venant du patient ou de ses proches est peut-être plus juste, plus affinée, plus productive de bien-être que ce que la Faculté a toujours dit, toujours fait, toujours préconisé.
Mais, je rends à l’auteur le contenu de son récit, sa droiture dans le combat, son déterminisme pour défendre une cause juste, celle d’une mère qui se bat pour et avec son fils. Je ne suis pas en total accord avec tous les avis que Audrey Sauvajon émet sur les soins hospitaliers, la rééducation fonctionnelle, la justice et le rôle de cette dernière. Je ne les remets pas en question, j’en prends connaissance mais mon expérience (qui est belge et non française, par ailleurs) n’est pas la même… même si le combat pour une médecine plus humaine est le mien aussi. Nous divergeons sur nos terrains de combat et nos passes d’armes.
Mais quoique j’en retienne, ce livre a le mérite d’exister. Il faut lui donner une audience et sensibiliser les lecteurs à ces combats que trop de patients, de victimes de violences, trop d’accidentés de la vie doivent mener. La recherche médicale en neurologie doit se développer, il faut l’aider. La recherche en manière d’accompagnement ‘en humanité’ les cérébrolésés doit aussi occuper une place de première importance. Ce livre peut y aider !
Merci aux Editions Flammarion et à la Fondation Orange qui m’ont fait confiance en me proposant cette lecture.
Ce qu’en dit l’éditeur:
Le 11 novembre 2016, Marin a tout juste 20 ans lorsqu’il est sauvagement agressé après avoir défendu un couple qui brassait sur le parvis de La Part-Dieu à Lyon. Frappé à la tête si violemment qu’il semble irrémédiablement condamné. Miraculeusement sauvé la nuit qui a suivi l’agression par un neurochirurgien audacieux, le combat pour faire renaître Marin n’en est pourtant qu’à ses prémices. Sa mère, Audrey, animée par un sens du devoir exacerbé et un instinct maternel à toute épreuve, nous livre ici un témoignage puissant. Elle raconte comment elle a décidé de défier le pronostic extrêmement pessimiste du corps médical et de tout mettre en œuvre pour sauver son fils. L’honnêteté et la pudeur de son récit montrent la manière dont l’énergie de Marin et la sienne sont entrées en combustion pour gagner un combat qui semblait vain. Elle a pris le pari de suivre son intuition, de braver les consignes médicales et de tenter des thérapies qui se sont révélées des succès. Et surtout, elle a cru en Marin et en sa volonté de vivre à tout prix.