
ISBN : 9791035901394
Éditeur : TOCCACIELI BENOIT (18/02/2019)
Ma cote: 8 : 10
Ma chronique:
J’ai reçu « Ecrire* » comme le partage d’une réflexion sur l’acte d’écrire par un ‘écrivant’ qui sait qu’il peut laisser à sa plume le choix d’écrire les mots qu’elle veut. Ce n’est pas l’écrivain qui dicte sa volonté, qui force le destin de ses personnages, qui impose le but ultime et le parcours, c’est l’artisan plumitif qui continue quotidiennement à naître en lui. C’est cette pousse d’écrivain qui tient l’outil, en main plus qu’en tête et qui lui fait confiance.
Je découvre ici un deuxième ouvrage de Benoît Toccacieli. « Ecrire* » a été confié aux rotatives avant « Mes amis ne savent pas lire » chroniqué il y a peu. J’avais tant aimé ce livre que j’avais envie de connaître un peu mieux l’auteur et son rapport à l’écriture. Je me devais donc de découvrir ce recueil de pensées, esquisse d’une introspection sur les forces qui poussent Benoît Toccacieii à écrire.
Avec délicatesse, imagination et humour, l’auteur nous partage son expérience et illustre celle-ci par des exemples de production à lire comme de brèves nouvelles. Par ses réflexions, l’auteur nous guide dans son expérience et les croyances qu’il a faites siennes en matière d’écriture, de partage de ses idées et de respect de ses lecteurs. La lecture est aisée. Le lecteur se prend au jeu de deviner, derrière les métaphores illustrées, ce qui anime, dans le sens de ce qui donne une âme, les écrits et les images que distillent les textes du livret. Avec bonheur, il nous ouvre un espace de liberté en révélant, presqu’au terme de son récit, le sens du signe ‘*’ faisant partie intégrante du titre. Bonne route donc à la suite de Benoît Toccacieli.
Alors, même s’il signe au point final et que son dos restera à jamais imprimé sur l’ouvrage publié, l’auteur sait et nourrit ce savoir, que ce n’est qu’au terme de nombreux exercices d’assouplissement, de stages d’endurance et d’incessantes recherches des meilleurs traits pouvant doser ce qui est à dire, ni trop, ni trop peu, pour laisser aux mots la chance de prendre les valeurs qu’ils recèlent et permettre à l’écrivant-chrysalide de se métamorphoser en écrivain.
Ecrire*, un livre-trace, miroir de l’âme du signataire.
Ce qu’en dit l’éditeur:
Écrire. Aligner des symboles noirs sur un fond blanc. Une soixantaine de signes différents, si on considère les majuscules, la ponctuation et les accents. Soixante petites formes qui donnent un immense pouvoir à celui qui les utilise.
Citations:
- … le détail qui rend chaque personne unique, un petit élément qui la distingue des autres. […] Mais pour remarquer ce qui fait cette différence, il a dû apprendre à mieux regarder les gens. Faire abstraction de ce à quoi ils ressemblent, prêter moins d’attention à ce qu’ils peuvent faire de leur vie, et s’interroger plutôt sur ce à quoi ils aspirent.
- Une fois les yeux fermés, il ne reste que quelques bribes de sensations, quelques minuscules indices sur la nature des choses qui nous entourent. Et en me contentant de ces seuls indices pour deviner le monde, en laissant mon imagination libre de le reconstruire, je réalise qu’il est beaucoup plus grand, beau et complexe que ce que mes yeux m’avaient laissé.
- De fait, l’auteur ne guide pas avec les mots employés, mais plutôt avec tout ce qu’il ne dit pas, avec ce qui n’est qu’évoqué.
- Un livre dans lequel je me suis intégralement trouvé. Un livre dont le personnage principal imaginé par l’auteur m’a donné consistance…