
Un art d’apothéose
De Lazhar Dali
Editions : Librinova
ISBN : 9791026278979
Sciences humaines et sociales – Philosophie – Art – Musique
Ma cote : 5/10
Ma chronique :
J’ai longuement hésité avant d’opter pour une cote de 5 / 10 tant ce livre paraît un fouillis peu accessible et difficilement lisible pour un non spécialiste de la pensée de Nietzsche, comme moi.
Composé essentiellement de réactions de l’auteur, Lazhar Dali, à des analyses probablement très justes d’une grosse douzaine de spécialistes de la pensée Nietzschéenne, l’ensemble apparaît très morcelé (je ne dis pas décousu même si je pense que le fil qui relie les multiples coupes d’extraits de commentaires de ces spécialistes est parfois pour le moins ténu). A décharge de l’auteur (ce qui justifie le 5), il le souligne très bien dans la présentation de son essai. La pensée du philosophe Nietzsche est on ne peut plus labyrinthique. Prévenu et décidant d’entrer tout de même dans cet ouvrage, je ne pouvais qu’accepter d’y chercher ma route plus d’une fois à défaut de m’y perdre définitivement.
Ce Nietzsche philosophe se caractérise par la perpétuelle mise sous tensions des concepts, s’efforçant de présenter la face, versus contraire du côté pile, comme étant aussi le sens caché de cet inverse pas nécessairement opposé.
[ Si à la question « Qu’est-ce qui est ‘actif’ ? » Nietzsche répond : « tendre à la puissance », à la question « qu’est-ce qui est ‘passif’ ? » il répond : « résister et réagir ». Être inhibé dans le mouvement en avant est donc un acte de résistance et de réaction. La passivité relève donc de la réactivité. ]
Si, si, relisez cette citation, Nietzsche n’a pas tort ! Le livre montre de nombreux exemples qu’il faut parfois lire et relire pour comprendre ce jeu de bascules… mais le découpage ‘confettis’ de ces analyses n’aide pas nécessairement le lecteur.
Il finira cependant par entrer dans le schéma de l’analyse et d’accepter l’idée que la philosophie tragique de Nietzsche est, en fait, un hymne à la joie intérieure de l’homme créateur d’art disant la beauté de la vie et la portant en lui et au-delà de lui.
Mozart, disait le philosophe ne trouvait pas l’inspiration de ses œuvres en écoutant de la musique. C’est la vie qu’il écoutait et c’est cette vie qui créait l’art du compositeur.
Il faut rendre à Lazhar Dali la justesse de ses propos. Avec une analyse de contenu bien huilée de la pensée des spécialistes du philosophe, il parvient à conduire le lecteur à quelques moments de pleine lucidité face à un art de vivre au-delà de la tragédie. C’est, en tous cas, ce dont le lecteur peut se persuader.
Il reste que cet essai est dense, touffu et complexe. Sa lecture n’est pas aisée. A chacun de prendre ou de passer.
Ce qu’en dit l’auteur :
Incursion dans le domaine de la pensée labyrinthique de Nietzsche et cheminement silencieux au plus près de son texte afin de revisiter les grands thèmes de cette pensée, le présent essai, qui s’appuie dans sa construction sur de nombreux grands commentaires de l’œuvre du philosophe, a l’ambition d’attirer l’attention du lecteur sur la portée artistique de la philosophie tragique de l’auteur du Zarathoustra et par là sur son inestimable valeur en vue d’un grand art de vivre à venir.
Je ne te savais pas spécialiste de Nietzsche. C’est en tous les cas, c’est complexe. Il faut probablement lire des textes nietzschéens pour comprendre toute la portée de sa philosophie plutôt que des critiques le critiquant…
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Tu touches du doigt le point faible de ce bouquin: la critique des critiques de la critique…
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Bon, je crois que je vais faire l’impasse.
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J’avais lu « le crépuscule des idoles » il y a bien longtemps et ça ne m’avait pas paru si ardu… souvent les critiques sont plus compliquées que le texte d’origine et ne rendent pas les concepts plus clairs, bien au contraire !
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