
De Pierre Bayle
Éditeur: Librinova (28/10/2020)
Carnet de voyage
EAN : 9791026267515
107 pages
Ma cote: 7 / 10
Ma chronique:
L »intérêt de ce livre est, sans nul doute, de témoigner du lien qui lie des communautés de guerriers de l’Amazonnie équatorienne.
Dans un dosage dont il nous faudrait peut-être retirer des accents de sagesse à appliquer à nos sociétés de surconsommations numériques, les communautés Achuar, Shuar et Waorami chassent encore avec leurs sarbacanes et leurs fléchettes au curare mais ils s’intéressent au monde et utilisent internet pour communiquer entre eux et gagner par là un esprit de corps que les rivalités tribales n’ont pas rendu possible durant tant d’années.
Pierre Bayle l’annonce d’entrée de jeu. Il n’est ni anthropologue, ni spécialiste des forêts tropicale, sa culture se bornant aux connaissances acquises par ses lectures de l’Oreille cassée de Hergé lorsqu’il était enfant. Mais, bravant les moustiques, en 2017, il s’immerge une première fois dans ce monde fantastique et découvre une nature sauvage mais néanmoins accueillante, une population farouche mais ouverte au monde et des guerriers spécialistes de l’art numérique et des ses possibilités de doter des peuples d’une mise en réseau, d’une reconnaissance bien au-delà du cercle fermé des anthropologue, sociologues et chercheurs de toutes sortes et, surtout, des jeunes bien ancrés dans leur culture et capables de devenir des lanceurs d’alerte quant à la richesse de leur forêt et de son rôle pour l’équilibre du monde. Les messages envoyés sont aussi redoutables que leurs fléchettes et devraient nous forcer à la réflexion sur notre regard, souvent condescendant sur ces peuplades à qui nous avons encore tout à apprendre. Ne nous y trompons pas, les réducteurs de tête, c’est nous!
Dans son livre Les lanciers numériques, Pierre Bayle nous offre le récit de ses voyages, de ses coups de coeurs et les cris d’alarme de ces groupes ethniques qui s’inscrivent résolument dans le 21e siècle, les réflexions des rassemblements mondiaux à propos du climat. de plus, l’auteur témoigne d’un usage porteur de sens de la dimension numérique qui nous pousse si souvent à courir vers la vitesse d’une 5G plutôt que vers la profondeur des messages à véhiculer sur la Toile.
Suivant chronologiquement l’histoire récente de ses tribus, Pierre Bayle nous partage des anecdotes, des rencontres, des découvertes et des espoirs qui ont enrichis ses rencontres avec ces communautés indiennes d’Amazonie. Un grand vent de tempérance, de volonté de vivre ensemble et de se respecter d’un bout à l’autre de la terre pourrait naître de cette découverte des lanciers numériques et de tous les mouvements sociaux qui animent ces jeunes qui, comme les nôtres, ont des rêves et des besoins à rencontrer et assouvir.
Un court récit d’à peine 121 pages, édité chez Librinova et à découvrir dans un esprit de recherche d’équilibre pour notre bonne vieille terre!
Ce qu’en dit l’éditeur:
Les farouches guerriers de l’Amazonie équatorienne qui continuent à chasser à la lance et à la sarbacane ont découvert Internet et les médias sociaux, et leurs dards au curare sont désormais des messages électroniques tout aussi efficaces que leurs flèches traditionnelles. Ayant passé un mois en Equateur alors en pleine insurrection indigène, en octobre 2019, j’ai constaté ce que j’avais déjà découvert auparavant mais à une nouvelle échelle : comment les communautés indigènes ont apprivoisé les moyens de communication les plus sophistiqués, comment les guerriers sont devenus de redoutables « lanciers numériques ». Dans une Amérique latine en fermentation permanente, l’accès des populations les plus reculées et les plus dispersées aux médias sociaux est certainement un accélérateur de ce qu’on appelle « les printemps latino-américains », de la Patagonie aux Caraïbes. (Pierre Bayle, auteur)
Intéressant, visiblement
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