de Ella Delmas

Edition: Librinova (auto-édition)

Ma cote: 7/10

Ma chronique:

Ella Delmas, avec son deuxième roman « Les yeux rivés sur mes écrans Bloomberg », sait manifestement de quoi elle parle. Moi pas, vraiment pas ! Je ne connaissais rien à la Finance en ouvrant ce livre, je n’en connais guère plus après. Pourtant l’autrice ne ménage pas sa peine pour nous immerger dans ce monde technique des péripéties des quinze dernières années du monde boursier. Peut-être en fait-elle trop ?  Pour le lecteur inculte dans ce domaine, l’abondance de précisions apporte la confusion. Toutes les informations, pourtant bien données, se mélangent. L’esprit du novice n’a pas le temps d’opérer le tri et d’imprimer. L’afflux de détails noie chacun dans une énorme toile d’araignée conceptuelle. Je m’y suis senti prisonnier.

Et c’est peut-être cela, à mes yeux, une des forces du livre, il prend avec lui le lecteur qui, même s’il ne comprend pas tout, reçoit toutes ces informations comme les éléments constituant un décor. Il ressent alors l’emprise du milieu, l’ambiance oppressante de ce monde dans lequel Alice, jeune diplômée, a l’ambition de faire son trou malgré le côté ultra macho de ce monde de la Bourse et des marchés financiers.

La jeune femme va expérimenter le combat que doivent mener une paire de talons, une silhouette et une coiffure féminine pour s’imposer dans ce milieu où d’aucuns préféreraient leur assigner la posture de pourvoyeuse en cafés ou photocopies. Elle va se battre, perdre des batailles, subir des trahisons, se relever, combattre à nouveau et s’imposer. A elle-même, enfin trouver qui elle est, et au milieu.

Ella Delmas le sait et l’assume, on sent très nettement la thèse défendue par l’autrice et le roman s’apparente parfois davantage au témoignage appuyé qu’à une fiction. Mais ce livre a le mérite d’exister et se justifie par l’urgence de ce combat féministe, dans le sens noble du terme, qu’il est plus que temps de mener dans ce milieu professionnel, comme dans tant d’autres par ailleurs.

J’ai aimé l’analyse des caractères, même ou parce qu’ils sont typés. Le lecteur se reconnaît, en creux ou bosses, dans ce récit et il ne peut que se poser la question : « Suis-je moi aussi comme cela ? »

Une invitation à réfléchir, à se grandir dans nos cercles sociaux sans toutefois écraser les autres ? Le lecteur qui abordera de la sorte ce roman « Les yeux rivés sur mes écrans Bloomberg », même en ne connaissant rien à la Finance, ne sera pas déçu. Ella Delmas permet un pas de plus pour un peu plus d’équité.

N’hésitez pas, tentez l’expérience.

Ce qu’en dit l’autrice :

Tout juste diplômée, Alice ambitionne de faire carrière dans la finance, un univers qui la fait rêver.
Mais sa candeur est de courte durée : dans un monde de faux-semblants, dominé par les hommes, elle doit affronter un machisme quotidien et une compétition constante entre collègues, et même entre amis. Pourtant, Alice est tenace et construit son expérience entre diverses sociétés, malgré ses idéaux mis à mal et les vicissitudes des marchés.
À travers son histoire, Alice nous entraîne au cœur de la finance de ces quinze dernières années et décrypte pour nous les événements tels que l’explosion de la bulle Internet, la vague haussière de 2005 à 2007, la faillite de Lehman Brothers et la crise sans précédent qui s’ensuit.
Un roman éclairant, à la croisée entre fiction et témoignage, qui lève le voile sur le fonctionnement de nos sociétés.

A propos de l’autrice: [source: Librinova]

Je mène moi aussi ma carrière dans la finance depuis près de vingt ans, dans ce milieu d’hommes et à travers les aléas du marché. Je suis gérante de portefeuille et manager d’une équipe de huit personnes. Depuis la naissance de mes filles il y a douze ans, mon échappatoire, ma bulle d’oxygène est l’écriture. J’ai publié un premier roman chez L’Harmattan qui s’intitulait « Il était une mouette à Paris… ». J’écris quand je peux, le soir, pendant les vacances. J’ai quatre histoires qui me trottent dans la tête en permanence, je rêve de les raconter, de les écrire pour faire rêver mes filles et peut être d’autres. Et j’attends avec hâte les quelques heures qui me permettront de les coucher sur le papier.

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