
de Marie de Hennezel
Editions: Robert Laffont (Pocket, 1995)
ISBN: 978 2266 073 158
Ma cote: 8 / 10
Mon avis:
« La mort est un manque de savoir-vivre », disait Alphonse Allais. Marie de Hennezel dirait plutôt: « Seuls ceux qui vivent jusqu’au bout ont l’apanage du savoir-mourir. »
Avec son témoignage ‘La mort intime’ publié chez Robert Laffont publié en 1995, l’autrice nous invite à vivre pleinement notre mort. Surtout si sa venue coïncide avec les points d’interrogation, d’exclamation ou de suspension qui ponctuent tout combat contre un cancer ou des déchéances physiques et morales.
Avec pudeur, respect, vitalité et espérance, Marie de Hennezel ne fait l’impasse sur aucune des questions. Celles qui titillent la joie de vivre, l’esprit et les routines de nos certitudes volant en éclats. Le choc est parfois rude, toujours vrai. Respectueux des hommes et des femmes qui entrent dans ces zones de turbulences qui éveillent la peur, l’angoisse mais aussi, parfois, la sérénité face à une vie rempli qui approche de son terme.
Mourir s’apprend, nous dit-elle. Mourir s’accompagne, mourir se partage. Mourir rend plus fort, mourir s’accomplit.
Avec force, vérité et humilité, l’autrice témoigne de son expérience dans les services de soins palliatifs. Son expérience de terrain illustre ses propos sans jamais forcer l’adhésion du lecteur. ‘La mort intime’ est une proposition qu’il nous appartient de saisir ou pas. C’est un livre qui respecte la vie comme la mort, tous deux participant au même processus évolutif qu’est la vie.
Et si la vie se définit comme une maladie sexuellement transmissible, au pronostic vital toujours engagé, la vie, comme la mort, valent la peine d’être vécues, dans une conscience de soi et des autres partagée.
Un livre abordable dont la bienséance reste d’actualité.
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Ce qu’en dit l’éditeur:
Comment mourir ? Nous vivons dans un monde que la question effraie et qui s’en détourne. Des civilisations, avant nous, regardaient la mort en face. Elles dessinaient pour la communauté et pour chacun le chemin du passage. Elles donnaient à l’achèvement de la destinée sa richesse et son sens. Jamais peut-être le rapport à la mort n’a été si pauvre qu’en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d’exister, paraissent éluder le mystère (…).
Ce livre est une leçon de vie. La lumière qu’il dispense est plus intense que bien des traités de sagesse.