Par Gaëlle Nohant

Roman

Editions: Héloïse d’Ormesson (2017)

EAN: 9782350874197

Ma cote: 10/10

Ma chronique:

Je pensais connaître Robert Desnos. j’ai eu la chance, avec un collègue au cours d’art dramatique que nous assurions, de le mettre en scène et de ciseler, pour le public, des mises en lumière qui ont marqués les élèves acteurs et le grand public que nous avions la chance d’avoir.
Mais en suivant Gaëlle Nohant, pas à pas, avec le Desnos qui définit le surréalisme que nous, belges, nous apprécions tant, qui le partage avec ses compagnons littéraires et qui reste droit et honnête avec lui-même, sa vérité et ses fondamentaux, je l’ai davantage encore apprécié.
Et puis, un cran au-dessus encore, j’ai aimé sa droiture dans sa lutte contre le nazisme et la montée des destructions massives de l’être humain de cette peu glorieuse époque des camps.
Sous la plume de Gaëlle Nohant, plume référencée, ciselée à souhait et capable de laisser au lecteur un espace de pensée et de jugement qu’in fine, il est le seul à pouvoir poser sur ses idées, Robert Desnos apparaît comme un maître de la cohérence et de la lucidité face à un monde qui se déclare, se rétracte, s’engage et fuit, s’identifie porteur de la raison et déraisonne tout aussi vite. On peut ne pas être d’accord avec tout ce qu’a dit, pensé et écrit Desnos… mais on ne peut lui jeter la pierre d’un surréalisme farfelu et inutile. Ses valeurs face à la vie, à l’humain et à l’importance de vivre pleinement le moment présent sont infiniment utiles aux questions que l’homme d’aujourd’hui doit se poser.
Et nous, durant cette occupation infâme de nos terres, nos villes, nos demeures mais surtout nos esprits, qu’aurions-nous dit, fait ou fuit?
Gaëlle Nohant, autrice talentueuse, nous invite à nous asseoir aux mêmes terrasses de café, à sillonner les mêmes quartiers que Robert Desnos et à nous interroger sur l’humanité comme il l’a fait. Les réponses nous appartiennent, bien sûr. Mais sans Gaëlle Nohant nous contant la légende d’un dormeur éveillé, je ne suis pas sûr qu’on penserait à se soumettre à ce travail d’approfondissement de nous-mêmes et de l’âme humaine.
Merci à Lecteur.com qui m’a offert la possibilité d’aborder Robert Desnos sous un autre angle et de le redécouvrir avec bonheur.

Ce qu’en dit l’éditeur:

Robert Desnos a vécu mille vies – écrivain, critique de cinéma, chroniqueur radio, résistant de la première heure -, sans jamais se départir de sa soif de liberté et d’amour. Pour révéler cette vie, aussi héroïque qu’engagée, Gaëlle Nohant a épousé les pas du poète, des Halles à Montparnasse, non sans quelques détours, à Cuba ou à Belle-Ile. Comme si elle avait écouté les battements de son coeur dans l’atelier de la rue Blomet, suivi les séances de spiritisme durant lesquelles il libérait son inconscient, s’était assise aux terrasses du Select ou de la Coupole en compagnie d’Éluard, Man Ray, Picasso ou Garcia Lorca ; avait tressailli en écoutant les anathèmes d’André Breton, fumé l’opium avec Yvonne Georges, son étoile inaccessible, et dansé des nuits entières au Bal nègre aux côtés de Kiki et de Jean-Louis Barrault. Pour ce voyage avec Desnos, elle puise dans la puissance d’évocation de la littérature, citant son oeuvre, sondant les âmes en medium et, comme lui, « parlant surréaliste ». S’identifiant à Youki, son grand amour, elle l’accompagne jusqu’au bout du voyage, au camp de Theresienstadt.

6 commentaires sur « Légende d’un dormeur éveillé »

  1. Voilà une drôlement belle chronique – qui ne m’étonne pas – et une note qui ne m’étonne pas non plus et pourtant…j’ai honte de dire que je n’ai pas encore lu ce roman de Gaëlle nohant qui est toujours sur une étagère…

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  2. Merci Geneviève. C’est un livre qu’on peut lire pas à pas. Ce que j’ai fait, entrecoupant le compagnonnage de Desnos par d’autres lectures, à propos d’autres sujets et, parfois, tellement moins à la hauteur de l’homme. Gaëlle Nohant qui parsème son texte de nombreux et courts extraits de l’oeuvre de Desnos nous récupère en quelques mots, quelques lignes et nous voici, de nouveau, à la table de ce diable d’homme, partageant sa vie et ses idées. Une vraie réussite que ce roman!.

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  3. J’avais commencé ce roman au moment de sa sortie grand format, mais pour de multiples raisons je l’ai mis de côté et jamais repris. Pourtant je le trouvais très intéressant (je connaissais peu voire pas Robert Desnos) et j’aime beaucoup la plume de l’autrice. Pourquoi pas le reprendre à l’occasion alors 🙂

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